Qui a inventé le soutien-gorge ?
Il est difficile d’imaginer un monde sans soutien-gorge – qu’il s’agisse d’un modèle traditionnel avec armatures ou simplement d’un bustier. Mais qui l’a réellement inventé ? L’Américaine Mary Phelps Jacob a breveté le soutien-gorge dans les années folles, devenant ainsi l’inventrice du soutien-gorge. Ce brevet a marqué le début d’un succès fulgurant.
rédigé par CALIDA
10 février 2025•3 min de lecture

Artiste inconnu, JacobPatent1914pg2, domaine public, détails sur Wikimedia Commons
Mary Phelps Jacob : l’inventrice du soutien-gorge
L’Américaine Mary Phelps Jacob (également connue sous le nom de Caresse Crosby) faisait partie de la haute société new-yorkaise. Jeune femme, elle passait une grande partie de son temps à participer à des fêtes extravagantes, fréquentant les cercles aristocratiques de la ville. Ce style de vie exigeait le port de corsets très serrés. Pourtant, ces corsets étaient si contraignants qu’ils gênaient la respiration, exerçaient une pression sur les côtes et les reins, et provoquaient parfois des évanouissements. Mais Jacob n’était pas qu’une mondaine privilégiée – elle était aussi une fervente défenseuse des droits des femmes. Avec son invention, qui libéra les femmes du corset contraignant, elle ne fut sans doute pas la première entrepreneure féministe, mais certainement la plus prospère – aujourd’hui, le soutien-gorge est une industrie qui pèse des milliards !
Son invention fut pourtant, à bien des égards, un heureux hasard. Trois facteurs très différents poussèrent Mary Phelps Jacob à inventer le soutien-gorge : la Première Guerre mondiale, sa poitrine généreuse et une robe audacieuse.
Jacob avait décidé de porter une robe osée pour une soirée. Cependant, les baleines du corset la dérangeaient : non seulement elles étaient inconfortables, mais elles seraient visibles sous la robe. Compte tenu de sa forte poitrine, elle ne pouvait pas se présenter sans corset. Elle demanda donc à une servante de confectionner un substitut en utilisant deux mouchoirs en soie, du ruban rose et du ruban adhésif. Cela ne sembla sans doute pas important pour Jacob à ce moment-là, mais elle venait d’inventer le premier soutien-gorge.

Le soutien-gorge devient un succès
Jacob comprit rapidement qu’elle avait touché un point sensible chez ses contemporaines. Le soutien-gorge devint très populaire auprès de ses amies et connaissances, qui la sollicitaient régulièrement lors de soirées pour lui parler de son invention. Ces dames élégantes lui offraient un dollar – une somme conséquente à l’époque – pour son innovation. Femme d’affaires avisée, elle fit breveter son invention le 12 février 1914. Depuis, le soutien-gorge est devenu une véritable mine d’or.

Le métal des corsets transformé en armes
La Première Guerre mondiale joua également un rôle dans le succès du soutien-gorge. Le ministère de la Guerre des États-Unis demanda aux femmes d’arrêter de porter des corsets – non pas par compassion, mais parce que le métal utilisé dans ces derniers était nécessaire à la fabrication d’armes. Des millions d’Américaines répondirent à cet appel en troquant leur corset contre un soutien-gorge. Cela marqua la fin du corset. Selon les témoignages de l’époque, ce changement permit d’économiser jusqu’à 28 000 tonnes de métal – de quoi construire deux cuirassés.
Cependant, Mary Phelps Jacob n’était pas particulièrement intéressée par le monde des affaires. Elle vendit son brevet pour 1 500 dollars afin de se consacrer à son travail d’écrivaine et d’activiste féministe. La Warner Brothers Corset Company racheta le brevet et réalisa des milliards de bénéfices. Rien que dans les 30 premières années, le brevet rapporta 15 millions de dollars à l’entreprise.
La vie extravagante de Mary Phelps Jacob
Mary Phelps Jacob n’a peut-être gagné que 1 500 dollars grâce à son invention, mais cela ne l’a pas dérangée. Elle menait déjà une vie digne d’un film hollywoodien. Dire qu’elle avait un style de vie extravagant et excessif serait un euphémisme – le travail, pour elle, n’était qu’un divertissement. C’est peut-être justement cette liberté qui lui permit d’imaginer une invention aussi révolutionnaire. Mary Phelps Jacob, la mère du soutien-gorge !
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